Les terres agricoles constituent le fondement de notre alimentation
Vous pouvez disposer d’un troupeau laitier hyper productif, de machines agricoles redoutablement efficaces, de semences sélectionnées pour produire l’abondance, tous ces éléments ne servent à rien si vous ne disposez pas de terres agricoles. Pour la population mondiale l’alimentation dépend à plus de 90 % des terres cultivées.
Faut-il encore que les sols soient cultivés avec l’exigence de la durabilité. De récentes études révèlent que leur état de santé n’est pas brillant ; érosion, tassement, acidification, utilisation trop intensive ont entraîné une perte de leur vitalité. Cette dégradation est constatée sur l’ensemble des terres cultivées de la planète avec des conséquences alarmantes sur la sécurité de l’approvisionnement et l’appauvrissement de la biodiversité, carte maîtresse pour assurer notre alimentation. La prise de conscience est tardive, mais salutaire. Régulièrement de nouvelles mesures sont prises, chez nous, pour préserver qualitativement ce bien public L’effort devra se poursuivre, nous n’avons plus le choix.
L’initiative des Jeunes verts pour stopper le mitage du territoire a le grand mérite de remettre au premier plan la nécessité de préserver les terres agricoles, le fondement de notre alimentation. Elle exprime aussi la nécessité d’agir par des mesures coercitives précises pour éviter un point de non-retour en matière d’aménagement du territoire, mesures coercitives que nous appliquons déjà pour la transition énergétique, et que nous devrons aussi appliquer sans tarder pour la mobilité. Face au projet du Conseil fédéral d’élargir à 6 pistes les autoroutes les plus chargées, situées évidemment sur les terres les plus fertiles du plateau suisse, l’initiative est là pour rappeler avec pertinence la nécessité d’établir d’autres priorités.
Depuis plus de 140 ans notre pays dispose d’une loi forestière rigoureuse. Elle a été initiée à la fin du 19ème siècle suite à des coupes de bois incontrôlées et massives en Suisse centrale. Des pluies intenses ont provoqué des glissements de terrain faisant plusieurs victimes. Aujourd’hui nous sommes toujours fiers de nos forêts jardinées grâce aux mesures prises il y a plus d’un siècle… Pourquoi tardons-nous autant à protéger nos terres nourricières ?
J’invite les électrices et les électeurs à voter oui à l’initiative, tout particulièrement la paysannerie concernée au premier plan ; la terre constitue le fondement de son activité.
Fernand Cuche
Les Prés, 2553 Lignières, le 18 janvier 2019