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Télécharger le bulletin des communes No 6 du 18.02.2022 (PDF)
Pour une agriculture durable et équitable
Prochaine rencontre / invitation à tous
Le mardi 09.03.22, 20h00 Au Foyer de St-Blaise Grand-Rue 15, Saint-Blaise.
Projection du documentaire «Manger c’est politique» (30 min.)
qui relate l’agroécoquartier des Vergers à Meyrin suivi d’une
table ronde en présence de Fernand Cuche et David Bichsel
Bienvenue à toutes et tous
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Ecouter l’interview Louise Malatesta en cliquant sur la flèche du lecteur ci-dessous :
Ecouter l’interview de Fernand Cuche en cliquant sur la flèche du lecteur ci-dessous :
90 % de notre alimentation dépend des sols. Entre 2009 et 2018, les zones à bâtir se sont agrandies de 6 %. Cela équivaut au double du lac de Zürich ou à un accroissement de près de 8 terrains de football par jour. Pour la même période, neuf dixièmes de ces nouvelles zones aménagées occupent d’anciennes surfaces agricoles.
50 % de notre alimentation est importée. Au niveau mondial, chaque année l’érosion, la salinisation, la sécheresse, la désertification, l’imperméabilisation et la surexploitation des terres nourricières entraînent la perte irrémédiable de 5 à 7 millions d’hectares de terres cultivables, soit davantage que la superficie de la Suisse. Pour les milieux halieutiques, la surpêche, l’acidification et la pollution de l’eau, un même scénario se confirme. Le potentiel naturel de la planète où nous allons prélever notre alimentation est donc en diminution alarmante.
Le dérèglement climatique perturbe le niveau des récoltes par des extrêmes spectaculaires, et plus insidieusement le réchauffement nous contraint à abandonner nos certitudes agronomiques, à choisir d’autres variétés, d’autres climats, à diminuer les cheptels.
La mécanisation lourde, les performances quantitatives des semences ou des espèces animales de rentes apparaissent comme inadaptées aux mutations qui s’imposent, tout comme notre politique agricole qui n’a toujours pas engagé une réforme sur le fond.
Il est urgent de préserver ce qui reste de nos terres nourricières.
Il est urgent de développer de nouveaux modes de production sur l’ensemble des terres cultivables.
L’association de la Tène en transition anticipe, alerte. Ses membres pensent globalement et agissent localement, c’est légitime, indispensable. Partout dans le monde des femmes et des hommes marchent, s’engagent pour proposer des voies nouvelles afin de construire sans détruire ce qui nous reste d’indispensable à la vie.
Il est urgent de se libérer d’une monoculture économique, d’une course effrénée à la croissance qui épuise des femmes, des hommes et des enfants, qui épuise la planète. C’est déstabilisant de penser qu’il n’est plus possible d’être et de faire comme avant. Là où c’est encore possible, il nous faut renoncer à lancer les trax et à dresser des grues. C’est le cas pour le projet qui nous concerne.
De l’extension d’un pôle de développement économique, nous devons transiter vers un pôle de développement agricole qui intègre le respect de la vitalité naturelle des terres, un pôle de développement agricole qui favorise la biodiversité renonce aux intrants toxiques.
Un projet multidisciplinaire, global qui relie l’agronomie, la société et l’économie.
Renoncer à l’extension de ce pôle industriel constitue un acte politique fort qui offre un espoir à la jeunesse dans l’attente de décisions gouvernementales significatives d’une remise en question.
En 1966, le canton de Neuchâtel a fait œuvre de pionnier en se dotant d’une loi pour protéger son patrimoine naturel. En 1963. l’armée achète le grand domaine des Pradières pour en faire une place d’armes. L’émotion est vive dans le canton. Une initiative est lancée pour protéger les crêtes. Il y a afflux de signatures. Le Conseil d’État décide d’aller plus loin, il y ajoute les rives du lac. Ce texte passe en votation le 20 mars 1966, il est accepté par le 89 % des votants. C’est la première fois qu’un canton suisse se dote d’une loi semblable.
Le 4 février 1972, Franz Weber et quelques habitant-e-s de la région créent l’association Sauver Lavaux. L’objectif est de maintenir de manière absolue, entre Lutry et Vevey, tous les vignobles existants. Trois initiatives populaires suivront. Grâce à cet engagement citoyen, les vignobles du Lavaux sont protégés.
Pour le pôle agricole de la Tène, nous avons tout pour réussir :
Il ne manque que la décision politique courageuse, visionnaire.
Fernand Cuche
Lignières. Le 12 février 2022