De la sécurité alimentaire inscrite dans la constitution à l’insécurité alimentaire dans nos assiettes
Produire dans la proximité des aliments de qualité à des prix rémunérateurs et développer des modes de production qui préservent l’environnement constituent la base d’une agriculture durable.
Faut-il encore disposer de suffisamment de terres nourricières fertiles pour assurer durablement le ravitaillement des populations. Rares sont les pays disposant d’une autosuffisance alimentaire complète. Le recours aux échanges commerciaux permet de combler les manques pour autant que le pouvoir d’achat le permette, que les biens alimentaires soient disponibles à des prix abordables.
Le marché mondial des denrées alimentaires est tendu. Depuis plusieurs années, une menace se confirme : le potentiel mondial de la production agricole s’amenuise, alors que la population augmente. Vous y ajoutez les effets néfastes du dérèglement climatique sur les rendements de l’agriculture, et nous voici confrontés à une insécurité alimentaire persistante.
Les opposant-e-s à l’extension de la zone constructible de la Tène, sur 23 hectares de très bonne terre agricole, pensent globalement et agissent localement. Cette prise de conscience citoyenne est pertinente ; elle indique que nous devons redéfinir les priorités quant à l’utilisation du territoire. Préserver les terres nourricières est devenu urgent, notamment pour les pays qui importent une quantité importante de leur alimentation, comme la Suisse, à hauteur de 50 %.
La marge de manœuvre est devenue très étroite pour aménager sans détruire ce qui reste de vital dans nos territoires. La destinée de ces 23 ha doit s’inscrire dans cette réflexion, globale, planétaire.
Dans les semaines à venir, nous développerons ce qui nous amène à penser autrement le territoire, l’alimentation, l’environnement et les pratiques agricoles. Les terres agricoles de la Tène sont favorablement situées pour transiter vers un pôle de développement agricole qui intègre durabilité, sécurité alimentaire et emplois.
Fernand Cuche
Lignières, le 6 janvier 2022